Jean-Paul Sartre décrit ainsi un match de rugby: « J’ai vu des adultes en culottes courtes qui se battaient et se jetaient par terre pour faire passer un ballon de cuir entre deux piquets de bois… » Puis, cessant de jouer les idiots: « J’ai fait la somme de ce que j’ai vu, mais j’ai fait exprès d’en manquer le sens ». Essayons, nous, de le retrouver, ce « sens », en remontant aux sources: car le jeu à XV ne peut être compris, et aimé, si l’on ne se réfère pas à son histoire, à la géographie qu’elle induit, à la climatologie qui l’a d’abord conditionné… Ce qui ne signifie pas que le rugby est en proie à un déterminisme imbécile: on a vu s’épanouir au soleil pacifique des vignobles et des oliviers un exercice inventé sous la pluie pour préparer la conquête militaire d’un empire.