Nous rencontrons nos personnages au siège d’Udružene. L’ONG, basée à Sarajevo, propose à Rabija, Osmana, Merima, Hamida, ainsi qu’à des centaines d’autres femmes, de tricoter pour des marques de mode internationales. Certaines sont là pour étudier les nouveaux modèles d’un desi-gner et développer les prototypes, d’autres pour obtenir de la laine et des commandes, tout simplement pour se retrouver entre femmes, échanger bavarder. Ou encore pour recevoir leur salaire en échange du fruit de leur travail, gagner ainsi une émancipation nouvelle.
Cet atelier est une ruche, un point de rencontre où le film commence.
Chez elles, dans la banlieue de Sarajevo, à quelques mètres de ce qui fut la ligne de front, ou dans les villages, certains très isolés dans la montagne, ces femmes tricotent. Au rythme rapide de leurs aiguilles, elles s’évadent, repoussant loin d’elles les souvenirs de la guerre qui s’accrochent encore. De ces moments intimes et silencieux advient peu à peu la parole.
Mois après mois, nous avançons dans l’histoire de leurs vies au son des aiguilles qui s’activent. Une fois achevées et les aiguilles posées, les pièces tricotées partent pour le monde entier.