L’opérette, un genre moribond, sinon désuet, ou provincial ? Un mélange de kitch, de farce, de « cache-misère » social ? Un objet de nostalgie digne du troisième âge ? Elle a connu pourtant un siècle de gloire. Elle a eu ses temples, ses vedettes, de « La belle Hortense » à Luis Mariano. Elle a fait vibrer les coeurs. Comment expliquer son succès ? L’opérette surgit quand l’opéra devient un spectacle démesuré, lourd, élitiste. Offenbach, ne l’oublions pas, est contemporain de Wagner. Née sous le signe de la parodie et de la satire, elle a alterné l’orchestration, les airs chantés et les parties dialoguées qui relèvent du théâtre, de la comédie ou du boulevard. Ses patries: la France du Second Empire et Vienne l’Austro-Hongroise – régimes factices, caricatures de monarchie, Empires d’opérette, où la bourgeoisie menait les affaires et la danse. Peut-être est-ce pour cela qu’elle a longtemps porté sur scène les nostalgies des pompes impériales, des femmes en crinolines et des histoires princières. Saint-Saëns disait: « l’opérette est une fille de l’opéra qui a mal tourné ». Peut-être n’est-elle qu’une petite soeur espiègle, irrévérencieuse ou niaise, selon les époques…