Il s’agit de feuilleter un livre de légendes qui, on le sait, ne sont pas toutes enchantées. Il y aura des héros et des victimes, des moments à couper le souffle, des exploits qui laissent des traces, et puis des tumultes qui grondent, tout près, ou des secrets honteux qui ne sont pas toujours bien gardés, des histoires de gros sous et des larmes, des joies et de terribles détresses, des coulisses glauques et des cérémonies d’or et de lumière. Pour aborder en liberté le continent olympique, à la manière de voyageurs curieux, exigeants, pour y musarder avec gourmandise et lucidité, l’abécédaire qui s’ouvre donne le rythme, la souplesse et cette forme de tension propres aux rendez-vous sportifs. À travers ces clefs offertes dans un désordre apparent, du A d’Atlanta au Z d’Emile Zatopek, grand rival d’Alain Mimoun (et qui, entre autres, a inscrit son nom sur les prestigieuses tablettes du marathon, épreuve emblématique des J.O), c’est bien un monde qui se dévoile. L’Olympe, tanière des dieux grecs, est une planète contemporaine, planète disparate, contradictoire, équivoque, captivante.